vendredi 14 septembre 2012

Vivre en Inde

Je sors jsute d'une conversation avec une copine eprdue de vue à qui je raconte ma vie en Inde et qui me demande si je raconte ça quelque part.
Non, oh que non, je lui dis. Pas question en fait d'être si négative.
Alors que j'ai ouvert ce blog précisément pour ça.
Non pas pour être négative, mais pour raconter.

Mais raconter quoi ?

Avant de partir en Inde, je me disais que j'allais faire des tas de trucs (que je ne faisais pas avant) en particulier dans une ONG. Oh, oui, une ONG, ça allait être bien.

Et puis je suis arrivé, j'ai du m'installer, le temps a passé, passé, et je n'ai pas travaillé dans la moindre ONG.
Entre moi et l'ONG, il y a le truc que je déteste le plus en Inde, à savoir : les routes.

Franchement, s'il y a bien un truc à améliorer en urgence en Inde, c'est bien les routes. Il doit y avoir d'autres chsoes, mais je vois avant tout les routes.

Les routes sont pourries, et ça n'est pas de chance car j'habite loin du centre - si tant est qu'il existe ici un centre. On va dire que c'est moi, le centre... mais alors, ma région est remplie de périphéries.

Je dois aller faire des courses, pour nourrir la famille, je dois aller à l'Alliance Française, pour nourrir mon esprit, à l'école française - ce sont les enfants qui y vont -, et on essaie de partir en week end de temps en temps..

Pour tout cela, je dois emprunter des routes défoncées, pleines de nid de poule - la rue n'est en fait qu'un seul nid de poule. Cela prend un temps fou, et bien qu'on ait un chauffeur, c'est à peine plus confortable que le métro, et beaucoup moins rapide. Pratiquement chaque trajet en voiture dure une heure, ce qui fait deux pour l'aller retour, et je ressors de la voiture comme d'une machine à laver, le dos broyé.

Je voudrais tant marcher dans des rues. Mais c'est impossible : il n'y a pas de trottoirs, et si peu à voir. Ou alors, il faut que je parte en expédition à Delhi, et c'est si loin de chez moi que je me décourage à l'idée de faire 80 minutes de voiture, une heure de marche sur un sol irrégulier, sablonneux et sale, au milieu de magasin soit pourris soit de marques internationales (qui n'ont aucun intérêt particulier et que l'on trouve aussi dans des centres commerciaux, ou l'on marche sans transpirer et se tordre les pieds). Plus 80 minutes de voiture retour. Je ne parviens pas, tout simplement pas, à percevoir l'intérêt que cela peut avoir.
En réalité, j'exagère, car je suis bien entendu sortie me promener ; mais je n'y ai guère pris d'autre plaisir que celui d'une sorte de "devoir intellectuel" accompli. J'ai visité suffisamment de monumets, je parle de monuments ou lieux sublimes ou culturellement intéressants pour estimer que j'ai en quelque sorte rempli mon devoir vis à vis de l'Inde. Mon devoir : m'intéresser à sa culture.

Il parait qu'en Inde on se trouve soi même... Eh bien, je me suis trouvée, et très vite : je veux une ville avec des rues, des magasins, où l'on puisse marcher, une architecture intéressante, tout un contexte qui simplifie l'approche de la découverte culturelle. Si je n'ai pas cela, le pays m'ennuie. Dois-je en conclure que, pour m'intéresser, les pays doivent compaorter un minimum d'aménagement ?

L'Inde m'a amené à reconsidérer les livres d'Ella Maillart, qui, elle, sans réclamer de trottoir, partait gaillardement à travers les pays à dos de chameau. Ce n'est pas moi qu'on risque de voir sur un dos de chameau.


En Inde, je me suis donc trouvé. Je ne me suis pas tellement aimé. Maintenant, j'essaie de me bouger. Une parisienne grognon qui veut qu'on lui serve la culture sur un plateau. Enfin, non : sur un trottoir.

Ben ouais.




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